mardi, février 28, 2012

Un Autre, par Christophe NICOLAS : quand le thriller hexagonal fait peau neuve.



Vous cherchez un thriller au suspense trépidant ? Un livre aux personnages incarnés, au sens « devenus chair » ? Ça tombe bien j’en ai un pour vous : Un Autre de Christophe Nicolas.

Si le monde tournait rond, ce roman serait déjà best-seller. Il en possède tous les atours. D’abord il y a cette étrange couverture, objet de fascination, qui fait sens au bout de quelques pages et qui vous harponne dès que vous la guignez du coin de l’œil. Ensuite, et surtout, il y a l’intrigue. Addictive, servie par un style des plus fluides garanti sans matière grasse, elle est jalonnée de courts chapitres conçus comme des coups de surin.

Quand le roman s’amorce, Sam Marx, la quarantaine brisée, divorcé, est sur le point de se faire laminer les rotules. Ayant emprunté au caïd du milieu local, Joseph Basso alias J.B. dit La Potence, il vient d’être tiré des toiles par des encaisseurs aux tronches de garde-à-vue. Séquestré dans le placard à balais d’une baraque isolée, il gamberge sur la façon d’échapper à ses tortionnaires. Le cas Sam Marx semble désespéré. Mais contre sa propre attente, grâce à un miraculeux concours de circonstances, il décanille, chouravant au passage la blanche berline de La Potence.

La cavale chevillée au corps, il trouve bientôt refuge au sein d’un bled paumé, où tout le monde semble le prendre pour un autre. L’affriolante Ana, la propre femme de cet « autre » dénommé Vince Favale, s’y méprend. A tel point qu'elle lui cloue un baiser, à demi-nue, sur le pas de sa porte. Max n’y entrave que dalle ! Complètement largué, il est persuadé de virer cinglé. Alors il se raccroche à l’idée que son meilleur ami, Gabriel Martin, saura l’aider à démêler les nœuds du sac. D’ailleurs, c’est chez lui qu’il se rendait, c’était sa toute première impulsion. Mais cette beauté qui l’avait accueilli comme son mari l’avait éperdument subjugué, et les événements de s’enchaîner, échappant à cet antihéros qui emboîte la foulée d’un autre. Sam a-t-il un sosie ? A-t-il perdu la boule ? Ne comptez pas sur moi pour vous gâcher le plaisir !

Laissez-moi juste vous assurer que la prose de Nicolas est une drogue dure à consommer sans modération. Son roman vous happe pour ne plus vous lâcher, vous tenant en haleine jusqu’à l’uppercut final. Tout y est si « vivant », qu’au terme de sa lecture, on se dit que ce bouquin ferait un sacré bon Dieu de film ! Pour peu qu’un cinéaste tombe dessus et décide de le transposer à l’écran.


Un Autre, par Christophe NICOLAS, éd. du Riez.

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