lundi, août 07, 2006

ZOMBIE PLANETE : LE ROMAN



IV EME DE COUVERTURE :

Entre Roxanne, punkette psychotique et armée dont il est éperdument amoureux, monsieur Joyeux, ancien prof de philo poursuivi par un destin implacable et Billie, étudiante fascinée par la littérature, le narrateur, aura bien du mal à trouver la tranquillité à laquelle il aspire.

Caché derrière ses lunettes noires pour cause de larmoiement chronique, ballotté par les événements, ses aventures le conduisent entre autres vers de mystérieuses montagnes enneigées, dans une station-service, au milieu des pâturages à chevaux d'Henry, le cow-boy moderne. Partout notre personnage se cognera à la folie et à l'absurdité du monde, partout il rencontrera des êtres diaboliques, ou déments, tels monsieur Hallouff.

Pour conjurer le sort, il tente d'écrire un roman à la hauteur de son désespoir, un roman à la mesure de l'immense tristesse de l'un de ses héros : Richard Brautigan. Le cinquième acte de cette tragédie se déroulera face à l'océan. L'issue est gravée au creux des rochers rongés par le déferlement inlassable des vagues.

ZOMBIE-PLANETE DANS LA PRESSE : À PERDRE HALEINE

Le titre est là qui dit d'entrée que ce polar construit à trois à l'heure va décoiffer de surprenante manière. Richard Tabbi est normand de passage. Il a jeté sa gourme sur Le Havre, et s'abîme présentement dans l'écriture, après avoir tâté de l'enseignement, des joies de la vie militaire, être devenu maçon, ouvrier agricole, bibliothécaire, etc.
Tout cela n'aurait guère de conséquence, si Tabbi ne trempait sa plume dans de la nitroglycérine. Son bouquin d'enfer est écrit par touches vives et courtes. Un chapitre, une page, parfois moins. Pas de fioritures, de descriptions élégantes, un contact rude, sec, brutal, ensanglanté, la mort rôde dans ce road-movie américain perdu dans un désert sans nom.
Tabbi laisse sa plume se balader en toute liberté. Les personnages que l'on rencontre au coin du bois sont dangereux, tous sans exception. La fille est folle, le type est naze, l'ami va crever. Les ploucs sont ploucs de chez plouc, les méchants... méchants et les autres doivent bien l'être quelque part.
Danger, partout et toujours, au cœur de la sombre forêt, dans les dunes, dans les couloirs blancs de l'hôpital psy. Angoisses, folie, amour aussi, comment survivre ? Même au cœur d'une déchéance morale, physique, sans avenir.
Drôle de fantasia chez ces nuls à la gâchette facile, bandes de cow-boys paumés et si satisfaits de leur crasse. Et puis il y a Roxanne, ange de la mort, punkette dont il ne faut pas croiser le chemin autrement que le livre en main. Zombie de chez zombie, la drôlesse, dure la planète. Haletant le bouquin ravageur, il colle à la peau !

(Rémi Parment,Paris-Normandie, 20 février 2003)

1 commentaire:

Jean Argenty a dit…

Déjà un bon point, car tu le sais, je crois te l'avoir dit, je ne suis pas un très gros consommateur de roman, je l'ai lu jusqu'au bout.
Avec une sorte d'emballement dans la seconde moitié que j'ai trouvé plus mature, plus aboutie. Les chapitres d'une page et demi te poussent à avancer.
Durant la première moitié plusieurs fois je me suis dit avec agacement, mais pourquoi il écrit ceci ou cela, le Richard ? En particulier des scènes de violence qui m'ont paru très gratuites. Cet aspect demeure ensuite mais quelque chose prend qui m'a permis de mieux les insérer dans le fil du récit. Sans doute le livre devient-il une sorte de toile dans laquelle ces éclats prennent sens, par contraste.
Les personnages sont attachants et souvent pittoresques, notamment Mr Joyeux.
Reste cependant un sentiment d'exagération un peu délirante. Les aventures de nos égarés sont tellement tortueuses... mais cela reste assez cohérent tout au long du livre, ce qui est plutôt une qualité.
Merci en tout cas, j'ai passé un bon moment à suivre les pétages de gueule et de plomb de tes personnages.
A quand le prochain?