lundi, novembre 24, 2008

FRAGILE, JUSTE TELLE QUE TU L’IMAGINAIS DANS CE DÉCOR DE RÊVE


NOVEMBRE - acrylique originale & traitement informatique Richard TABBI - droits réservés

Elle émerge de la nuit comme un souffle de lucioles luminescentes
les officiels assemblés au pied du pas de tir
ne sont plus habitués à la lumière
tapis à l’angle des murs
occupés à boire leur champagne

Les siècles passent
la poussière recouvre les corps
les os régurgitent leurs dépôts de calcaire
sans un regard pour les trouées du ciel
au sommet de la fusée l’homme transpire
la lune tourne en cercles concentriques
à une allure démente
dans l’extrême lenteur du temps qui meurt

Elle émerge de la nuit en robe de satin irrisée
bardée d’électrodes et de sondes
m’éblouit de ses mouvements qui animent les objets
sa mort est programmée
loin des siens

Ma rétine rechigne
demain je me paye une nouvelle tête
cent vingt cinq ans que je me trimballe celle-là
mes pupilles déconnectées de la Machine
j’opterai bien pour le mastiff
ou le caméléon

Hier j’ai recontré un Indien de plexiglas
le dernier représentant historique
de la Nation Navajo
je file le long d’une corniche
le voyage de retour ne figure pas au programme
qu’importe, pourvu que l’Empire récolte la gloire

Mes pattes s’entremêlent
sur le parcours de ciment et de briques
il en a plus pour longtemps
si tu fais bien ton travail.

Richard TABBI - texte déposé, droits réservés - novembre 2008

1 commentaire:

Unknown a dit…

j'aime beaucoup le rythme de ce poème, très doux et finalement très classique (si l'on peut appeler "classique" les poèmes d'Apollinaire par exemple...:)); il donne un ton triste et mélancolique au poème