mardi, mai 29, 2007

LES SOIRÉES DE COLT COBRA

Un texte qui, comme "AU FOND DES EAUX", fera partie du recueil que je prépare avec Pat JOUANNEAU. Le titre : BLEU. Des textes courts, des IMPRESSIONS illustrées de photos, de montages, et de dessins de notre crû. À suivre, donc.


(photo et traitement numérique Jouanneau-Tabbi - droits réservés - reproduction interdite)

LES SOIRÉES DE COLT COBRA

Assis dans le techno-tumulte
Le garde avale une dose de vodka-mescal
Sur la scène un trio d’indo-européennes tabloïd en tenue de sable
Kid Sofa dézingue le plexiglas
Je m’avance aux limites de l’oasis intérieure
Les animaux sauvages lardent les cadavres d’agent orange
Je partage leur repas je ne paye pas
Je suis presque invisible dans l’infra-rouge
Je me souviens de ces vacances au bord du lac Baïkal
Les sourires édentés sous le ciel en flamme froide
Dialectes sibériens en torsion sur l’écran
Aimez-vous la guerre ?
Au fond du lac les armées en marche au fond du lac
Les clameurs qui montent vers la surface en torpilles liquides
Au fond du lac le bouilonnement de l’Asie en déferlantes d’armes primitives
Les guerriers-chamans
Émergent sous le regard affolé des moscovites en costume de bain
Les femmes ont des cheveux d’or glacé
Et quelques millimètres de tissus tissés de perles bleues
Les hommes donnent des indications boursières au Réseau
Les enfants aux membres pâles sont transis de visions cristallisées
Aimez-vous la guerre ?
Les Prédateurs m’ont à la bonne, me détaillent leur stock
Mon regard s’arrête sur une Kirghize aux contorsions prometteuses
Je signe pour la meute
Elle est nue et tatouée sur le ventre
Ses seins portent des anneaux transparents
Je scanne les traces de l’Opération
Igor rit tellement qu’il s’en étrangle
On le laisse mort sur l’arc métallique du pont
Demain le deal
Sous mes yeux la forêt sibérienne
Résineux à perte de vue sous les nuages
Ce monde est si beau
J’en pleurerai là, en cet instant
Le moteur tourne
La fille fait du raffût dans le coffre
J’en parle au Kolkhozien
Direction Baïkonour et les étoiles.

Richard F. Tabbi - texte déposé

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